Voilà la deuxième partie du diptyque que j’ai consacré aux auteurs japonais amoureux des chats, c’est un recueil de haïkus illustré par l’auteur lui-même. Il s’est déguisé en chat poète pour réaliser ce magnifique ouvrage.
Mes chats écrivent des haïkus
Minami Shinbô (1947 - ….)
Le 6 octobre dernier, je soulignais, à propos de ma lecture du livre de Takashi Hiraide, « Le chat qui venait du ciel » :
« Les écrivains nippons semblent beaucoup aimer les chats, ils en parlent souvent dans leurs textes, et certains comme Hiraide et Nosaka leur ont carrément consacré un livre… ». Juste après la publication de ce propos, j’ai découvert un magnifique recueil de haïkus illustrés de Minami Shinbô : « Mes chats écrivent des haïkus » qui fait suite à un précédent recueil : « Haïkus du chat » et j’ai aussi appris que d’autres auteurs avaient consacré des écrits à cet animal emblématique selon eux.
Minami Shinbô confie en introduction à ce recueil : « Je me suis … transformé une nouvelle fois en chat poète et artiste espérant toutefois ne pas lasser mes lecteurs. Je suis entré dans la peau de plusieurs chats de ma connaissance dont mon propre chat… ». Inspiré par les chats qui gravitent dans son entourage, il produit un magnifique recueil où les haïkus en caractères japonais ont été conservés en regard des textes traduits en français sur fond d’illustrations aux couleurs douces et aux dessins naïfs. Ces haïkus illustrés représentent la vie quotidienne de ces chats et le flegme qu’ils conservent devant ce qui pourrait éventuellement les perturber. L’auteur n’a pas laissé toute sa part aux chats, il a glissé quelques allusions à des œuvres littéraires et picturales bien connues au Japon.
Célèbre auteur de mangas, Minami Shinbô offre avec cet ouvrage un magnifique objet de librairie. Celui-ci ravira même ceux qui ne lisent pas beaucoup, enchantera ceux qui connaissent bien la culture nippone et les amusera d’autant plus quand ils découvriront les clins d’œil que nous adresse l’auteur. Et comme l’éditeur est généreux et que la traductrice est cultivée, le lecteur trouvera, à la fin du recueil, une série de notes lui permettant de comprendre le sens des textes et des illustrations. Nul n’aura donc la moindre excuse pour ne pas se procurer ce magnifique objet culturel.
Avant de refermer le recueil, je me suis tout de même posé une question : est-ce que Chibi, le chat de Takashi Hiraide, figure parmi les chats qui ont directement inspiré et même soufflé à l’oreille de l’auteur quand il rédigeait ces textes et dessinait leurs illustrations ?
Denis BILLAMBOZ
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