Le doute ?
On dit que Dieu y est présent plus qu’ailleurs.
La lumière s’incarne et vit en ses propres ténèbres.
Est-ce le même visage que le mal empruntait
lorsque nous partagions ses couleurs ?
N’effaçons rien, menons les ténèbres
au plus profond des ténèbres,
menons-nous au plus profond de nous-mêmes.
L’orgueil a posé son cri sur nos bouches,
l’attente nous a dépossédés de nos ardeurs,
un infernal silence règne sur nos vies,
nos mémoires sont tellement mortes
que le vieux temps a fondu dans nos gorges.
Nous avions eu des empires
mais de royaume, point.
Dans nos yeux, des lueurs s’usaient
et nos paroles ne gouvernaient
même plus nos nuits.
Quelle douleur me saisit aux cheveux,
m’attire et m’épouvante ?
Qu’elle ne soit plus ce poids
sous l’arcade des paupières,
qu’elle s’enlise dans la terre,
me laissant sans blessure,
à jamais découverte.
Le temps se dévore lui-même.
On assiste au partage de l’obscur.
La parole jette son ombre lente sur la vie.
Laissons-nous couvrir de son linceul.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE ( extraits de « Profil de la Nuit » - Prélude crépusculaire)
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