Anita est une Québécoise dont quelques dizaines de printemps ont déjà enchanté la vie mais dont quelques hivers ont aussi terni certaines périodes, laissant des stigmates difficiles à cicatriser. Elle a enseigné le français avec passion et, depuis qu’elle est à la retraite, l’aquarelle qu’elle pratique avec talent. Reconnue et cotée, elle expose régulièrement. A l’heure où certains pensent à rédiger leur testament, Anita a écrit ce qu’on pourrait considérer comme son testament affectif en rédigeant une lettre à l’intention de ceux qui ont compté dans sa vie, ont contribué à en faire ce qu’elle a été, est toujours et sera encore pour de nombreuses autres années. Ainsi, s'adresse-t-elle d’abord à sa mère décédée en lui donnant la vie, à son mauvais père, brutal et alcoolique qui l’a confiée à sa belle-sœur, une mère de substitution chargée d’une famille de substitution elle aussi. Anita écrit également aux vivants, à sa famille, celle qu’elle a pu connaître, à ses amis, réels ou virtuels, aux réseaux sociaux qui lui fournissent de la compagnie pour meubler sa solitude. N’y rencontre-t-elle pas de vrais amis et je suis heureux d’en être. Elle écrit aussi à ceux et celles qui peuplent son quotidien : sa femme de ménage, qui est davantage une compagne, au personnel de santé auquel elle a recours, aux commerçants qu’elle rencontre régulièrement et à tous ceux qui ont fait partie de sa vie à un moment donné. Anita a d’autre part des amis qu’elle chérit particulièrement : ses colibris et ses chiens, alors elle écrit à ceux qui lui tiennent compagnie comme à ceux qui sont déjà partis rejoindre le paradis des bêtes à plumes ou à poils. Et elle écrit à d’autres encore, je ne peux pas les citer tous, car elle n’oublie aucun de ceux qui ont mis de l’amitié et de l’amour dans son cœur, et même à ceux et celles qu’elle n’a pas aimés - ils ne sont pas nombreux - il n’y en a que deux il me semble, mais elle ne les oublie pas.
Anita, c’est un puits d’amour et d’amitié qui déborde sans cesse. En écrivant ces lettres, elle sait qu’elle apportera de l’amour et de l’amitié à ceux qu’elle a aimés, chéris, appréciés, comme le chanteur Félix Leclerc, le violoniste virtuose David Garrett. Elle s’assure que ce qui devait-être dit est bien dit ; elle a proféré ou susurré son amour, son amitié, son admiration, sa reconnaissance, elle a dit aussi ce qu’elle pensait à ce père indigne qui l’a abandonnée après avoir fait souffrir sa mère, une mère supérieure qu’il a humiliée. Anita est une grande sentimentale mais lorsque les événements l’exigent, elle sait faire preuve de fermeté et d’une réelle autorité. Elle n’aime pas ceux qui n’aiment pas !
Anita, je me permets de te tutoyer, nous nous connaissons virtuellement depuis bientôt une dizaine d’années et, sur les réseaux sociaux, nous nous tutoyons depuis bien longtemps, je ne vais donc pas faire l’hypocrite et t’avouer très honnêtement qu’après la lecture des trois premières lettres, j’ai failli arrêter ma lecture tant l’émotion me submergeait. Mes yeux étaient mouillés, j’ai dû marquer une pause. Tu as su en relatant les temps forts de ta vie mettre une telle intensité dans ton propos qu’il peut bouleverser le lecteur, l’émouvoir aux larmes. Mais ce qui restera de ce recueil épistolaire est une biographie, le récit d’une vie bien mal engagée que tu as su, avec le concours de ceux qui t’ont entourée un jour ou l’autre, rendre belle et précieuse pour celles et ceux à qui tu as apporté ton amour, ton amitié, ta compassion, ton savoir et ta grande humanité. Nul n’oubliera ton immense générosité et ta si profonde sympathie.
Et comme tu l’écris partout : VIVE LA VIE !
Denis BILLAMBOZ
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