Des jeunes gens à la recherche de leur véritable identité sexuelle et de leur avenir doivent affronter une bonne partie des nombreuses épreuves encombrant le monde actuel. Un roman initiatique qui dénonce les déviances qui altèrent notre société actuelle.
On ne coupe pas les ailes aux anges
Claude Donnay (1958 - ….)
Avec ce roman Claude Donnay a tenté de mettre en scène les grandes calamités que notre jeunesse doit affronter en ce début de millénaire : homophobie, pédophilie, violences faites aux femmes et aux enfants, émeutes subversives et répression brutale, migration des peuples, radicalisations nationalistes, atteintes à la nature, changements climatiques … Un vrai catalogue des calamités qui frappent le début du XXI siècle.
Arno, jeune garçon qui vit seul à Bruxelles avec sa mère, est amoureux de Bastian le fils de l’épicier, un homme brutal et sanguin qui le rudoie constamment car il n’apprécie pas sa part de féminité qu’il juge un peu trop envahissante. Il ne peut davantage compter sur l’affection de sa mère, une véritable harpie qui n’hésite pas à affronter son mari, sous le nez de l’enfant, dans des bagarres sauvages agrémentées de bordées de jurons et imprécations du plus haut cru. Pour son malheur, la route d’Arno croise un soir celle d’une bande de voyous patibulaires, homophobes qui lui infligent des sévices d’une violence inouïe. Hospitalisé, le jeune homme souffre atrocement et se referme sur lui-même pour ne pas revivre les traitements qu’il vient de subir.
Afin d’oublier sa douleur et ses bourreaux, Arno décide de fuguer en compagnie de son ami, car il ne veut pas affronter ses parents une fois de plus. Et contrairement à ce qu’il a dit à sa mère, il n’emmène pas son ami vers la côte mais vers l’intérieur, vers les Ardennes où ils goûtent ensemble à un vrai contact avec la nature et rencontrent une fille originale qui leur raconte des choses étranges. Convaincus que leur fugue est vaine, ils reviennent dans la capitale où ils arrivent juste au moment où des émeutes enflamment la ville…
Du moins, cette fugue leur a-t-elle révélé la réelle nature de leur relation, la possibilité de retrouver la paix et la quiétude loin de la ville et a provoqué la rencontre avec Mira la jeune femme mystérieuse et attirante. Ce livre, qui commence comme un roman d’amour entre deux garçons, vire au roman noir dès qu’Arno est violenté et violé par des loubards. La police entre alors en œuvre comme dans un vrai polard que Claude Donnay a épicé de textes intercalés dans le récit pour narrer une autre histoire enfouie tout au fond de la mémoire du policier chargé de retrouver les loubards sanguinaires.
Un texte dense qui répertorie ce qui risque d’arriver à des jeunes gens un peu différents, à des femmes ou à n’importe qui dans notre société radicalisée où force et violence tiennent trop souvent lieu de force loi. Mais Claude ne concède pas tout à la violence, il sait que l’amour peut surgir n’importe où, que Cupidon peut piquer quiconque de ses flèches et créer les couples les plus improbables afin de faire renaître la vie et l’espoir.
Denis BILLAMBOZ
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