Après la rupture de son couple, Francis Huster s’interroge sur la séparation qui, finalement, brise toutes les unions quelle que soit leur nature. Tous les couples se séparent un jour sauf quand les deux personnes, qui le constituent, décèdent simultanément. Pour que tout soit bien clair, je tiens à préciser que ce que j’écris ici n’est que le fruit de ma compréhension de ce texte et du ressenti après ma lecture, rien n’est vérité démontrée, tout est très subjectif.
Dans l'ouvrage, Francis Huster dissèque l’amour qu’il a partagé avec une femme, un amour qui s’est effiloché, défait, anéanti dans le désert de l’incompréhension mutuelle. Ils n’avaient pas les mêmes attentes, les mêmes aspirations, ils n’avaient pas le même statut, la même expérience de la vie, ils voulaient explorer des chemins différents. Lui, dans une démarche progressive, cherche à comprendre ce qu’est l’amour, à se comprendre lui-même, à comprendre l’autre, à se faire comprendre à l’autre, aux autres, à se justifier, à expliquer pourquoi il a raison, à vider son sac d’un reste de rancœur, à dire comment il s’est sacrifié pour tenter de se donner raison.
Sa réflexion commence par une question : qu’est-ce qu’aimer ? Elle évolue ensuite par un exposé sur ce qui peut influencer la réponse : la force naturelle qui pousse l’homme à aller de l’avant, à aimer pour se reproduire, à assurer la pérennité de l’espèce ; l’éducation reçue - « J’accuse à la fois les parents, l’éducation – qu’elle soit civile ou religieuse -, de ne pas avoir su, dans la majorité des cas, nous apprendre à bien nous conduire » ; le rôle du destin qui fait se rencontrer deux êtres qui vont s’aimer pour toujours ou pour un bout de temps. Aimer, c’est cette alchimie qui résulte de la rencontre de deux personnes qui trouvent chacune dans l’autre, ce qui leur donne envie de vivre ensemble et de participer à la pérennité de l’espèce. « Oui, aimer, c’est faire croire à l’autre que notre jardin secret, lui seul aura le droit de le connaître ».
Dans une écriture enfiévrée qui suinte encore la souffrance de la rupture, Francis Huster explique ce qu’il pense de l’amour en général et de son amour en particulier. Il pose en préalable qu’aimer c’est d’abord s’aimer soi-même, qu’il est impossible d’aimer sans s’aimer soi-même. Il rapporte ensuite ce qu’il a compris, ce qui change entre deux êtres qui s’aiment et pourquoi l’amour fait changer. En passant du « vous » au « il », au « vous » pour accuser, au « il » pour prendre à témoin, prévenir, avertir, généraliser, il dissèque l’échec qu’il partage avec sa compagne, précisant que les lecteurs pourront en tirer quelque enseignement : « J’écris ce livre pour que les gens qui s'aiment puissent réussir ce que je n’ai pas su réussir, moi : savoir aimer ».
J’ai lu ce livre comme le récit d’une débandade amoureuse écrit par l’un des membres du couple essayant d’évacuer sa souffrance en l’étalant largement, mais aussi en accusant l’autre de ne pas l’avoir compris, de n’avoir pas su le comprendre, cela avec le souci et la grandeur d’âme de dévoiler sa propre culpabilité. Et pour conclure, je cite cette phrase qui ne manque pas de noblesse et d’abnégation : « La beauté de la vie, c’est de tout laisser derrière soi. Pour les autres. Par amour ». Que tous les amoureux en fassent bon usage !
Denis BILLAMBOZ
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