A l’origine, la vie n’était qu’éclat de lune,
Doigt incandescent sur les ronces,
Quelque chose sans substance, de si léger,
Que l’on pouvait croire qu’il n’existait d’elle
Que son essence.
Souvent aux premières heures de la nuit,
On entendait gronder la colère du monde.
Alors la vie se retirait, se mettait en attente,
Oiseau prolongeant en rêve sa volée.
Sans hâte, nous approchions de la terre qui nous ressemble.
On y vendange le vin de l’ivresse mystique.
Est-ce si loin en nos mémoires que nous n’osions en franchir le seuil ?
L’homme de toutes les soifs marche en quête d’eau vive
Alors que le temps saigne encore de quelque mal.
Nous douterons. Ce sera notre dernière sueur.
Viendra le remords taillé dans le vieux tissu du jour.
On ne poursuit sa route que la tête tournée vers le couchant.
Nous avons pris ce siècle à bras-le-corps
Et c’est tant pis si nos désirs
Ne forment plus qu’une croix sur la terre dure.
Demain, l’un de nous dessinera une lampe
Et nous serons oublieux de la lumière.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
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