Sylvain, un bon bougre bruxellois, se laisse convaincre d’accepter la présidence d’une association à but non lucratif, juste pour rendre service à un ami trop empressé. Cette association a pour objet de défendre l’enseignement de la langue française mais elle n’a aucun moyen, ni ressources. Etant vite réduite à l’incapacité d’agir, le nouveau président décide de la dissoudre. Les démarches effectuées, il se sent soulagé et libéré de cette charge inutile. Mais il se leurre, car l’administration fiscale décide de mettre son nez, qu’elle a pointu, dans ce dossier. Elle rappelle au président liquidateur qu’il n’a pas effectué les démarches nécessaires alors que l’association était encore en activité. Sûr de son bon droit et d’avoir accompli les obligations, il décide de passer outre aux injonctions de l’administration. Mais, comme chacun le sait, l’administration est tenace, surtout lorsqu’elle tient dans ses serres un brave citoyen peu rompu aux arcanes du droit administratif, en l’occurrence, elle s’acharne sur l'ex-président s’entêtant dans son immobilisme qu’il juge de bon droit.
Le conflit devient de plus en plus aigu, Sylvain est au bord de la rupture, au point d’inquiéter sa nouvelle aide-ménagère, Line, une ancienne étudiante qui n’a pas eu les moyens de financer la fin de ses études. Elle l’assiste dans ses démarches et l’initie à l’utilisation des outils informatiques et des téléprocédures. La représentante de l’administration ne lâche rien, alors, pris de colère, Sylvain envisage de menacer, par personne interposée, la fonctionnaire tenace. Line lui propose de demander l’assistance de son mari cubain, Fran, qui connait des petits voyous capables d’exécuter cette mission. Mais, rien ne se déroule comme prévu, une femme est violentée dans son quartier, la fonctionnaire est victime de deux accidents, son bureau est pollué par des grigris inquiétants, Sylvain culpabilise et craint le pire qu’il tente de prévenir.
Ce différend entre l’administration et l’un de ses administrés sent trop le vécu pour ne pas avoir un fondement quelconque. Ayant été moi-même président de nombreuses associations, j’ai connu divers démêlés avec les services de l’Etat et les collectivités territoriales. Ce roman me semble donc poser, une nouvelle fois, le délicat problème de la relation des pouvoirs publics avec leurs administrés. Robert Massart n’est pas un violent, il prône le dialogue, l’empathie, l’entente cordiale, tout ce qui peut rendre la vie plus facile et plus heureuse. Il faudrait que nos dirigeants et les fonctionnaires à leur service lisent ce livre, ils amélioreraient sans doute leur relations avec leurs administrés.
Denis BILLAMBOZ
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