Comment devient-on le plus jeune Français à partir vers la Station spatiale ? Comment passer de sa Normandie natale aux pas de tir de Baïkonour et de Cap Canaveral ? Pour la première fois, Thomas Pesquet se raconte sans détour, dans un récit très personnel aussi drôle que surprenant. Il nous entraîne des coulisses de l’école des astronautes jusqu’au frisson du décollage, partage le quotidien de ses 396 jours à bord de l’ISS et l’émerveillement de découvrir, flottant dans le vide intersidéral, notre planète si fragile.
Jeune, Thomas Pesquet fait de brillantes études et la connaissance d’Anne qui deviendra sa compagne et, après math sup, prépare l'agronomie. Thomas Pesquet choisit, dès la seconde année, le spatial et prend plaisir aux aventures en sac à dos. Il est vite affecté aux avant-projets et prépare la mission d’une sonde spatiale, ce qui l’oblige à envisager, dans les grandes lignes, les paramètres en fonction des objectifs de la mission.
Il choisit bientôt pour formation celle de pilote de ligne et se met en couple avec Anne avec laquelle il comprend très vite qu’il partage les convictions essentielles. L’ESA, l’agence spatiale européenne, recrute alors de futurs astronautes, Thomas s’inscrit, et l’ESA retient sa candidature pour ce marathon de l’espace qui commence, d’ores et déjà, pour ce jeune homme de 30 ans.
Il est sélectionné avec 5 autres personnes et les préparations vont débuter pour un départ dans l’espace fixé à 2013. Dès 2009, il se remet aux études et à des stages successifs pour devenir homme de l’espace et s’installe à Cologne avec sa femme qui se voit obligée de faire de constants allers et retours vers la France afin de conserver son activité professionnelle. Mais personne ne grimpe dans un Soyouz, vaisseau spatial soviétique, sans parler couramment le russe. Et c’est ce que auquel Pesquet, candidat astronaute, doit se consacrer désormais.
Il ne lui faut pas moins de 7 années à consacrer à l’espace, accepter les expériences physiques et morales les plus redoutables, attendre 2017 et se séparer de sa femme durant des mois pour prendre le Soyouz qui le transportera à 28000 kms/heure jusqu’à la station internationale russe. Le trajet durera 54 heures afin d’effectuer les 200 kms qui séparent la station de notre planète. Dans cet espace, il a l’impression de nager à cause de l’apesanteur ou, plus précisément, de flotter. Désormais, le Soyouz est arrimé sur le dessous de la station et assurera, dans quelques mois, le retour à la terre. Pesquet consacrera beaucoup de temps à prendre d’innombrables photos et s'acquittera des expériences prévues à l’intérieure de la station, mais également dans l’espace.
Bientôt on lui confie une EVA afin de moderniser l’installation électrique de la station. « Franchement je suis en train de vivre un grand moment de pression. » - note-t-il. Le 27 février 2017, Thomas Pesquet fêtera ses 39 ans dans l’espace avec ses collaborateurs grâce à un repas qui lui a été envoyé depuis la Russie. Le Back Home approche. Il s’agit de passer d’une orbite circulaire à une orbite elliptique qui, par sa courbe, va les conduire naturellement à descendre vers la terre. Les astronautes sont attendus par une équipe de médecins qui les conduira à l’hôpital pour toutes les vérifications qu’exigent leurs corps car il faut se réhabituer à la pesanteur.
En 2021, Thomas Pesquet repartira dans l’espace depuis le cap Canaveral aux Etats-Unis ou 13000 personnes travaillent et ou Pesquet sera le responsable et directeur de ce séjour d’avril à novembre 2021. Beau parcours pour ce jeune homme spationaute qui ne cesse de nous éblouir par sa compétence et son extraordinaire capacité à tout affronter avec calme et lucidité. Nous l’avons suivi dans cet espace grandiose qu’il raconte avec une gaieté rayonnante et un moral d’acier. Il nous décrit un univers rigoureux et exigeant avec une précision et une connaissance qui nous proposent un large espace de réflexion et de méditation. Merci infiniment Thomas Pesquet.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
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