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9 juillet 2013 2 09 /07 /juillet /2013 09:45
La cité du bonheur

 

La cité du bonheur n'existe pas, sinon cela se saurait, bien que l'homme ait toujours rêvé de l'édifier selon ses désirs, de la construire à la mesure de ses aspirations, de la parer de tous les parangons de façon à y vivre dans une sorte de béatitude matérielle et morale. L'idée d'un paradis le hante depuis le commencement des temps. Mais à ses souhaits, il semble bien que des phénomènes naturels, tels que ouragans, incendies, tremblements de terre, déluges, tsunamis, pandémies n'aient cessé de s'opposer. Alors que les antiques avaient cru l'apercevoir sur l'Olympe, que les Chrétiens ne l'envisageaient que dans l'autre-monde, l'homme moderne, plus pragmatique, a décidé de la construire envers et contre tout de ses propres mains. Et il a en parti réussi. Comparé à l'existence de nos aïeux, avouons que nous bénéficions d'avantages non négligeables : une médecine qui nous soulage de bien des maux, même s'il en existe encore un grand nombre à guérir ; des énergies qui nous éclairent, nous chauffent, nous transportent ;  des ondes colonisées qui nous mettent en relation avec le reste de la planète ; des machines qui lavent, repassent, calculent à notre place, l'ingéniosité de l'homme est sans égale.

 

 

Pour nos arrière grands-parents, cela aurait relevé ni plus, ni moins, de la magie et, certes oui, l'homme a du magicien autant que du prophète. Il est apte à exploiter les ressources de la nature, à défaut des éléments, car les éléments ont cela de singulier : ils ne se laissent pas domestiquer. Il arrive néanmoins que le ciel nous tombe sur la tête et, ce, malgré nos prévisions et nos paratonnerres ; que des pandémies et des ouragans sèment la terreur et la désolation presque autant qu'une guerre dans un monde qui dit aspirer au bonheur sans trop savoir lequel. En vérité, il y a toutes sortes de bonheur, tant il est vrai que le bonheur a peu à voir avec le plaisir. Le plaisir est instantané, fugitif, paroxysmique ; le bonheur a cela d'étrange que pour le goûter il faut s'y installer dans la durée, le savourer, le méditer, après avoir su le conquérir ou l'inspirer. Il est souvent plus intérieur qu'extérieur, plus personnel que communautaire et disparaît si subitement que le malheur lui devient alors aussi proche qu'un frère.

 

 

Les semaines, les mois qui s'achèvent ont décliné le malheur bien davantage que le bonheur : le corona virus, les attentats, les incertitudes, tout concoure à rendre l'avenir sombre et à réveiller chez certains des peurs ancestrales. Il est vrai que notre planète subit trop souvent d'imprévisibles poussées de fièvre. Mais tel est le destin des hommes de rester, au fil des siècles et malgré leur quête permanente de bonheur, des oiseaux sur les branches. 
 

 

Armelle BARGUILLET  HAUTELOIRE

 


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La cité du bonheur
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commentaires

P
La cité du bonheur? Vous avez raison, Armelle, elle n'a jamais existé; mais elle a toujours été le rêve de l'humanité et de chacun d'entre nous.<br /> Oui, vous avez encore raison quand vous proclamez que nous sommes des oiseaux sur une branche.<br /> Les oiseaux volent haut, ont un panorama magnifique, mais sont obligés aussi de se poser, et la branche est cassable....<br /> Par la faute des hommes, mais aussi des épreuves et aléas de la vie, et même des cataclysmes de la nature, nous sommes toujours en sursis et en danger, comme des oiseaux fragiles.<br /> Notre époque actuelle demande une grande imagination pour rêver encore à la cité du bonheur.<br /> Nous sommes plutôt dans un monde ressemblant au Titanic.Il coule.<br /> La cité du bonheur serait le ciel sur terre. La paix, la Beauté, la joie.<br /> Il y a des pays et des lieux somptueux, mais comme disait Kant, si l'homme avait été fait pour le bonheur, cela se saurait. <br /> Maintenant je dirai que la cité du bonheur on la porte en soi, pas toujours, mais parfois.<br /> Elle prend diverses couleurs, celles des joies et des plaisirs, fugaces mais peu importe, ou de l'Espérance invincible.<br /> Isabelle
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A
Ah ! pour la ressemblance de notre temps avec un bateau qui coule lentement et sûrement, vous avez tout-à-fait raison Isabelle ! C'est l'image qui nous inquiète et nous hante. Mais certes, comme vous le dites si bien, le bonheur se porte en soi.
A
Voilà ce que je pourrais ajouter, texte que j'ai retrouvé par hasard dans un de mes cahiers :<br /> <br /> «D'essence rare, subtile, il n'est pas un état naturel. Personne ne peut nous rendre heureux si nous-mêmes ne le souhaitons pas. Le bonheur est donc une affaire entre soi et soi. Il y a des gens<br /> doués pour le bonheur, d'autres qui ne le seront jamais. Mon bonheur, je puis l'acquérir avec presque rien et le détruire avec presque tout. Contrairement au plaisir, à la félicité, à l'extase, on<br /> l'associe à une idée de continuité. On peut envisager que les gens, qui ne sont pas malheureux, sont heureux. Mais il n'en est rien. Un peuple en paix devrait être un peuple heureux, l'est-il, le<br /> serait-il sans le savoir ? N'est-ce pas l'irruption du malheur qui nous donne à penser que dans l'état précédent nous étions heureux? Je ne savais pas que j'étais heureuse pourrait dire une<br /> personne qui vient d'être frappée par le malheur. Car le malheur a ceci de particulier : il frappe. Je crois qu'il n'y a pas de recette au bonheur. Chacun le secrète comme un miel de façon<br /> personnelle. Il n'est pas obligatoirement lié à un événement : retrouvailles, naissance, mariage, diplôme, récompense. Non, il nous touche au plus profond de nous-même sans que nous comprenions ni<br /> pourquoi, ni comment. On connait le plus souvent le bonheur, alors que rien nous y préparait : à la vue d'un beau paysage, à l'écoute d'une belle musique, à la rencontre d'une personne, dans la<br /> solitude de la nature. Parce qu'il correspond à un bien-être intérieur, à un accord profond avec ce qui nous entoure. Supérieur à la satisfaction, qui suppose une part d'égotisme et<br /> d'auto-suffisance, il est tout ensemble fragile, surprenant, désinvolte, touchant, nécessaire, humble et confidentiel.»
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T
On est plus ou moins doué pour le bonheur. Il y a des personnes qui sont heureuses avec un rien, d'autres qui ont tout et ne le sont pas. La sagesse est de se satisfaire de peu.
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M
Comme j'aimerais cette permanence du bonheur intérieur cher Alain !
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A
Par expérience, je pense avoir trouvé le bonheur au fond de moi. Je le traduis davantage par la sérénité et fais de mon mieux pour l’appliquer dans chaque instant de ma vie. Il est plus facile, et<br /> plus salutaire aussi, de sourire et de tendre la main que rester renfrogné et replié sur soi. Dans les moments pas toujours faciles à traverser, quand le bonheur tourne le dos, la résilience aide à<br /> avancer. Si le bonheur est un état passager, être heureux au fond de soi, reste un état permanent. Enfin c'est ce que je pense. Bonne journée chère Armelle. À bientôt.
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T
La paix, condition sine qua non du bonheur, oui. Il est intérieur, tissé d'équilibre, d'harmonie, d'ouverture, d'attention à l'autre. Pas une cité mais une façon d'être, à retrouver, à reconstruire<br /> après les malheurs. En cultivant aussi une faculté précieuse, celle de s'émerveiller.
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P
L'idée du bonheur est différente pour chacun de nous...<br /> Au bonheur, je préfère la paix, être en paix avec moi-même en accord avec le sens que je voulais donner à ma vie.<br /> Alors que le bonheur, ce poltron s'enfuit à la moindre occasion, la paix reste notre fidèle alliée, même dans les moments les plus difficiles...
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M
Voilà une méditation qui remet le bonheur à sa place : celle de l'éphémère.
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E
Oh le bonheur... Mais je pense qu'on le reconnaît comme bonheur uniquement si, paradoxalement, on sait que ce qu'on a... ne fait que passer. Que le ciel peut nous tomber sur la tête, que notre<br /> amour peut nous quitter, nos certitudes s'effondrer.<br /> <br /> Imaginer le confort et la sécurité dont nous jouissons uniquement soit immuable ou sujette à l'amélioration... c'est presque effrayant je pense, parce que nous avons tous, qu'on le sache ou non, le<br /> goût du risque...
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