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29 mai 2013 3 29 /05 /mai /2013 07:44
Le jardin d'incertitude - présentation

 

Roman d'une famille entre les années 1940 et 1990 que les circonstances ont mis provisoirement à l'abri des bouleversements de la modernité. Charles, avocat, et sa très belle épouse vivent au Plessis, au coeur d'un univers bocager avec leur fille Anne-Clémence, sans réaliser que le monde change, se faisant les gardiens vigilants d'une permanence élégante et artistique dans laquelle leur fille puisera, dans un premier temps, son inspiration d'écrivain.

 

L'irruption d'Adeline Charme, d'abord préceptrice d'Anne-Clémence, puis dame de compagnie de sa mère devenue veuve, va être à l'origine d'un changement de perspective, obligeant la jeune femme à envisager son existence et son oeuvre différemment.

 

Confrontée à un quotidien qui voit une société s’altérer et une famille subir de plein fouet les aléas de la fortune et les incertitudes du destin, Anne-Clémence fera en sorte que cette réalité soit transposée par l'écriture.

 

Avec ce nouveau titre, Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE nous propose son quatorzième ouvrage après ceux consacrés à la poésie, à Marcel Proust, aux peuples nomades de l'Afrique de l'est et à la jeunesse. Ses lecteurs retrouveront ses sujets de prédilection : la quête de soi, l'aspiration à la transcendance, le double visage des choses, le refuge de l'imaginaire, de même que la justesse des mots et sa passion pour la vie artistique et ses auteurs - musiciens et écrivains - préférés.

 

Pour consulter certains passages de l'ouvrage, cliquer sur les liens ci-dessous :

 

Arrêt sur image : l'enfance

Arrêt sur image - La collégienne

Arrêt sur image : l'aïeule

Arrêt sur image : Paris

Arrêt sur image : La traversée des apparences

 

En vente dans toutes les librairies, à la Procure, sur internet, à la librairie GALLIMARD, en cliquant    ICI

 

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CE QU'ILS ONT ECRIT :

 

Un jardin profond comme une vie…

J’ai lu, le long de cet été d’ombre et de lumière que je n’ai pu éviter de vivre, j’ai lu donc « Le jardin d’incertitude » d’Armelle Barguillet Hauteloire. « Lu » est un mot bien nu. Car j’ai vu, entendu, suivi, frémi, ri, compris, craint…

 Un livre en deux temps. Le temps végétal, celui de ce jardin si touffu, odorant, coloré, feuillu, que l’on sait enclore des secrets et des indices au-delà des charmes de ses arbres, petite porte dérobée, parterres, coins sauvages. On y trouve des magnolias, des cerisiers du Japon, des tulipiers de Virginie, des pins de l’Himalaya. Des rives bocagères,  et des spirées cascadant au-dessus des rives… L’Eden d’Anne-Clémence,  lieu de somptueuses rêveries et réflexions. L’endroit dont Anne-Clémence extrait le suc pour en remplir des pages et des pages une fois la nuit venue. Avec sa plume sergent-major qui gratte le papier  d’un graphisme convulsif et arqué.
On pose les yeux sur tout. Les couverts disposés sur une nappe damassée, la bonne qui tire les rideaux qui préserveront l’intimité nocturne, la chaleur des cuisines et la tarte renversée de Renée, la coiffeuse de Marie-Liesse la ravissante où s’alignent les flacons, les brosses à monture d’ivoire, les crèmes et les boites à poudre… La glace piquetée de cabochons d’or et les chalands de nuages.
On respire aussi. De nouveau la tarte renversée de Renée, les cheveux d'Anne-Clémence qui embaument le vent et l’odeur champêtre des graminées.
Et la plume d’Armelle Barguillet Hauteloire se fait tranchante, elle déshabille ce monde trop parfait de sa perfection et nous en livre les artifices : « Regarde ces notables qui se refilent leurs tuyaux et préparent leurs prochaines alliances ! Nous sommes sauvés, le monde tourne rond et ma petite sœur est assurée, à défaut d’amour, de ne pas manquer d’oseille. »


Mais dans ce jardin aux mille secrets il y a celui d’un baiser que j’ai ressenti comme pur, l’expression inattendue d’une reconnaissance de deux êtres que rien ne semble devoir rassembler. Et pourtant ce baiser éphémère a rôdé entre les pages jusqu’à la dernière et me touche encore.
Le second temps du livre est celui d’une vie qui tente, comme toute vie, d’étreindre Anne-Clémence, de l’arracher aux rêves à coups de réalités qui claquent comme des gifles. Mais des gifles si bien dites, avec l’élégance de la belle écriture même lorsqu’elle est cruelle, l’amour des mots choisis et des images qui en jaillissent. Des craquelures apparaissent, les imperfections écornent le vernis, mais au fond, ce nouveau regard ne la blesse que parce qu’Anne-Clémence ne ferme pas les yeux sur ce qu’il est indécent de trop fixer. Tandis que pour son entourage, si leur monde change et s’écroule sans éclat, ils refusent d’en prendre note.

 
« Bien que rassuré par les compétences de Thomas, ses dernières années avaient été endeuillées par les chagrins familiaux, le déclin des valeurs auxquelles il avait cru, la dégradation des postulats auxquels il s’était rallié. C’était un naufrage qui, non seulement l’emportait, mais engloutissait irrémédiablement une société dont la longévité cachait bien des échecs, mais qui avait eu assez de morgue pour tenir debout et faire illusion. »

 
On l’aura deviné, ce thème m’a ravie puisque moi aussi je l’aborde souvent à ma manière. Les personnages sont complets, les recoins de leur psychologie nous sont dévoilés ainsi que leur visage de croisière, ce visage que l’on porte lors d’un long voyage entre passagers. Le récit est si précis qu’on pourrait peindre les scènes qui parfois ont le faste du tout grand cinéma.

 
Vous le dirai-je ? J’ai beaucoup aimé !

 

EDMEE de XHAVEE

 

 

Le parcours de l'enfance à l'âge adulte d'Anne-Clémence. "Tandis qu'elle écrivait, son enfance veillait sur elle …" narre l'auteure. Dès les premières lignes, je me suis retrouvé dans les souvenirs de ma propre enfance. Celle qui m'a protégé, en tout cas. Dans une belle ferme en pleine campagne landaise. Immédiatement j'ai été attiré par l'histoire. Très différente de la mienne, mais pourtant ...

"Ensuite, Anne-Clémence pénétrait dans le domaine des bois. L'entrelacs des branches et leurs arabesques formaient un fouillis généreux, plus rassurant et plus propice à nourrir de confidences et d'abandons le quotidien."

Tout est beau dans la première partie de ce roman. Peut-être trop. Les descriptions de la nature sont magnifiques. Quand Armelle parle de fleurs, leur parfum vous envahit. De page en page, tout sent bon comme les armoires de cette vieille ferme que j'ouvrais, pour le seul plaisir de l'odeur des bouquets de lavande séchée qui s'en dégageait. 


Une question s'est imposée. Autobiographie ou pas ?

" Marie-Liesse se languissait depuis toujours avec volupté. Elle aimait que cette paresse l'engourdisse, l'enserre d'une douceur câline. C'était sa façon gracieuse de se laisser aller au fil des jours, de s'abandonner à leur gré. Aussi l'expression de désaveu qu'elle laissait peser  sur sa fille (dont elle ne s'expliquait pas les goûts ) l'excluait-il de ce lieu magique, en même temps que de son coeur maternel dont, avec maladresse, l'enfant cherchait la faille qui l'y conduirait, comme la petite porte dérobée lui permettait de regagner le parc et de s'introduire dans son secret, et cela au point qu'elle se demandait si sa mère n'était pas toute entière concentrée dans son reflet ..." 

Au quart du roman, les images de l'enfance s'envolent. Un premier mariage, aux couleurs d'hier et les mots deviennent plus violents. Pour tout avouer je n'imaginais pas la plume d'Armelle aussi sarcastique.

"Le visage de Thomas trahissait son introversion, son âpreté, ses lèvres minces livraient à l'observateur la clé d'une sensualité égocentrique, tandis que les narines dilatées laissaient supposer que cet homme avait le goût du pouvoir et de l'action."

L'héroïne découvre Paris. Les premiers amours avec un certain Jean-Baptiste. Et Émilie, aussi. Une grand-mère bien dans son époque, qui s'impose comme par erreur pour effacer le souvenir d'une autre aïeule et les temps heureux de l'adolescence. 

"Bien qu'elle ait eu beaucoup d'amants, Émilie avait veillé à ne pas briser les cœurs. Ce n'était pas dans ses intentions. De plus, elle avait horreur des complications et son existence était trop bien remplie pour qu'elle perdît son temps en atermoiements."

Une femme qui ne se laisse pas ébranler par le malheur. En cela, elle me plaît.

Le temps passe. Le mariage d'Anne-Clémence s'annonce. À peine distillée par quelques mots bien sentis, on saisit dès lors l'erreur de casting. Cette belle-famille ne rentre pas dans les cases de celle de l'héroïne très attachée aux traditions d'hier. À un certain paraître également.
 

Définitivement c'est la fin d'une époque. Même les couleurs, qui ont baigné les presque cent cinquante premières pages du roman, s'altèrent. Il est question de divorce, de trahison et surtout du plus horrible, d'intérêt financier. 

"Et il n'était pas impossible, s'il savait rassurer le père et s'éloigner de la famille sans faire de vague et avec autant de discrétion qu'il avait mis d'outrecuidance à s'en approcher, qu'il obtienne une gratification en espèces sonnantes et trébuchantes qui confirmerait, une fois de plus, son habileté à user des autres à son profit."

La fin se dessine mais promet encore de beaux rebondissements.  "Il n'était clair qu'avec les chiffres, pour le reste, il préférait entretenir les paradoxes"

Une nouvelle ère s'annonce et déjà pointent les regrets et l'amertume. 

"C'était la mémoire infinie de la chose écrite que le vie parcourt encore, au point que dans le mouvement des phrases se perçoit jusqu'au bruit du pas attendu, jusqu'au vacillement de l'ombre aimée"

Un beau roman qui mériterait d'être lu par le plus grand nombre, en tous cas par tous les amateurs d'une belle écriture.

 

ALAIN LHOMME

 

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Le Rondonneau de mon enfance qui m'a inspiré Le Plessis.

Le Rondonneau de mon enfance qui m'a inspiré Le Plessis.

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commentaires

C
Le jardin d’incertitude Armelle Barguillet Hauteloire éd. Nel<br /> <br /> Ce jardin d’incertitude porte bien son nom : il abrite sans certitude, provisoirement, une famille bourgeoise entre 1940 et 1990, au milieu des bouleversements de la société. Dans leur domaine protégé, le Plessis, élégante gentilhommière entourée d’un grand parc, le père, la mère et leur fille se réfugient, s’isolent du monde. Le père, avocat, prend comme rempart sa collection de livres anciens de grande valeur. La mère, Marie Liesse cultive sa beauté et sa voix ; la fille, Anne Clémence, trouve dans la nature et l’écriture « l’autre monde » que lui révèlent les arbres et la rivière… On entre dans ce roman par le récit poétique et initiatique de cette jeune fille. « La porte franchie, le parc lui révélait un autre monde ; elle approchait un mystère plus dense où le silence se peuple de bruits confus, de froissements d’ailes ». Comme Narcisse, elle voit son reflet dans le tain de la rivière. Sa mère contemple sa beauté dans la glace de sa coiffeuse. La mort du père rompt cet enchantement magique, surréel. La réalité rattrape cette famille avec la faillite de l’entreprise qui garantissait leur fortune. Après une courte émancipation à Paris où Anne Clémence vit une passion amoureuse « hors du temps », elle revient au Plessis et dans ce domaine en friches, faute de moyens pour l’entretenir, elle entreprend son œuvre littéraire. Son ancienne préceptrice, la sulfureuse mademoiselle Charme exerce sur sa mère une emprise malsaine qui affaiblira encore cette pauvre femme jusqu’au suicide. Anne Clémence poursuivra, dans la solitude l’initiation commencée depuis l’enfance dans ce jardin d’incertitude, son « jardin clos ». Seule l’écriture peut transcender ce monde en cendres.<br /> <br /> On se laisse porter par la poésie de ce récit : nous longeons avec l’héroïne les méandres de cette rivière aux nymphéas de Monet. Elle nous entraine dans sa recherche et dans sa vision : « A l’artiste revient la mission de dire l’indicible, de nommer l’innomé dans les œuvres où le silence est présent dans les mots ».<br /> <br /> Ce livre témoigne aussi d’un monde en déclin et d’une modernité régie par les « jeunes loups » comme Thomas qui adapte la fabrication des biscuits Amory aux produits de consommation actuels pour le rendement ! Le cynisme de ce personnage rend la vie bien cruelle à toute cette famille.<br /> Ce roman comporte donc des registres différents, entre surréalité initiatique et réalisme social. Un livre actuel et universel.<br /> <br /> Céline Posson-Girouard
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L
Un roman d'une tres belle ecriture et d' une fine analyse psychologique qui dit les vanites du monde et initie son salut par sa transposition litteraire.
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M
Gabriele m'a offert la semaine dernière votre livre "Le jardin d'incertitude". C'est avec enthousiasme que je m'empresse de vous témoigner ma gratitude pour votre aimable dédicace et la délicieuse<br /> impression laissée par une première lecture à haute voix, doucement attentive.<br /> Je vous félicite tant pour la forme que pour le fond de l'ouvrage. Vos phrases sont musicales et suavement harmonieuses. L'ambiance du récit est évocatrice de multiples souvenirs personnels. Vous<br /> avez écrit le livre que l'on aime à relire et à garder près de soi.
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J
J'ai d'abord lu votre livre, rapidement, par curiosité.<br /> Puis, subjuguée, je l'ai relu, posément, appréciant chaque passage, chaque personnage, chaque paysage, chaque ligne. Je n'ai pas reconnu les pages que j'avais lues en soulignant les quelques fautes<br /> de frappe, et qui me semblent aujourd'hui un simple avant-projet. Je ne me suis permis à l'époque aucune critique d'écriture, vous soulignant seulement que certains protagonistes surgissaient<br /> inopinément et que la fin était un peu abrupte. Vous avez retravaillé ce texte de façon magistrale, approfondissant les moments essentiels ou anodins, décrivant ce lieu avec amour et sans doute<br /> réminiscence. J'ai aimé le style fluide, poétique, envoûtant.Certaines se reconnaîtront certainement dans le charme de ces vieilles demeures que nous avons connues et se retrouveront dans Anne<br /> -Clémence adolescente. La suite glisse de façon tout a fait naturelle avec des précisions étonnantes. Et la fin semble maintenant surgir logiquement après l'achat de la propriété par Adeline<br /> Charme. Ce livre est une réussite dont je vous complimente de toute mon affection. Un moment qui compte parmi les récits dont on se souvient longtemps.
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T
Je vais me le procurer. J'avais beaucoup apprécié votre précédent roman.
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M
ça me tente, ça me tente !
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A
Bonjour Armelle, voilà donc votre dernière œuvre disponible. J'ai bien entendu lu votre article et ne vais pas tarder à me procurer votre livre. Je vous souhaite sincèrement un beau succès ! À très<br /> vite. Alain
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A
Merci Pâques et Pascal. J'espère que vous ne serez pas déçus.
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P
Je me suis sentie happée dès les premières lignes...<br /> il faut donc que je me procure ce livre très vite !!i
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P
Bien entendu, chère armelle, je me procure votre roman sans tarder pour l'offrir à Agnès. Nous allons le lire avec plaisir.
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