Après les sujets, sérieux,
au regard de certains, ennuyeux,
à notre humeur estivale,
pourquoi ne pas proposer,
pour bien commencer la journée,
un soupçon de gaieté.
LES QUATRE SAISONS ( fable )
Un petit dieu écolo,
Et pas vraiment rigolo,
Eut un jour l'idée
A sa table de convier
Ces dames les quatre Saisons.
Elles s'en vinrent fort agrémentées
Et toutes quatre fort bien disposées
A l'écouter avec attention.
Devant ces belles invitées,
Il prit la parole en premier,
Et dit qu'il n'était pas normal
Que dans les terres australes,
L'hiver ne laisse pas place
A des saisons plus conviviales.
Là-bas, tout n'est que froid et désolation,
Sous le joug d'une seule saison.
Quel ostracisme ! s'emporta dame Hiver
Qui, toute vêtue de blanc
Et plus froide qu'une pierre,
N'entendait pas se laisser faire.
J'ai cru comprendre qu'à l'équateur,
Où dame Eté demeure,
Il règne une telle fournaise,
Que l'on se croirait aux enfers !
Dame Automne et dame Printemps,
A leur tour, prirent la parole
Pour signifier élégamment,
Qu'ici, une lichette d'automne
Et que là, une pincée de printemps,
Suffiraient à changer le temps.
Plus de fraîcheur à l'équateur
Et aux pôles moins de rigueur,
Le tour est joué au pied levé,
Conclut le petit dieu écolo
A l'adresse de ses invitées.
Pas si simple, ironisa dame Hiver,
Que l'on savait plutôt sévère.
Que l'on m'accorde plus de soleil
Et ma calotte glaciaire
Risque de fondre sur vos têtes.
N'y avez-vous donc pas songé ?
Les convives se regardèrent
Mêmement embarrassés.
Quant à moi, dit dame Eté,
Sur un ton plus enjoué,
Attention qu'une bise perfide
Ne vienne pas enrhumer
Mon poumon forestier.
Une méchante pneumonie
Et le voilà anéanti.
Oh ! gémit notre écologiste
Qui, moins assuré des services
Que la Science pouvait offrir,
Se sentait très déprimé
D'être si mal éclairé.
Qu'il pleuve à la Saint-Médard
Et qu'il gèle aux Saints de glace,
Mieux vaut ne toucher à rien
Et que la Terre se porte bien.
Armelle BARGUILLET ( Extrait de mon ouvrage : La ronde des fabliaux )
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