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10 juin 2024 1 10 /06 /juin /2024 07:57

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Si le paradoxe conserve son actualité, c'est bien parce qu'il a obéré notre capacité de jugement, agissant de telle sorte que le discernement et le bon sens semblent parfois déserter les préoccupations de nos sociétés contemporaines ; alors que discernement et bon sens restent des notions essentielles face à ce principe qui prend  le contre-pied des certitudes logiques de la vraisemblance. De par leur complémentarité, le discernement et le bon sens impliquent la réflexion, la méditation, l'expérience, la lucidité. Relevant du domaine de la spéculation abstraite, ces notions sont au coeur du raisonnement et du questionnement humain. Depuis la nuit des temps, de la maïeutique de Socrate, la théorie des Idées de Platon jusqu'au positivisme d'Auguste Comte, en passant par la logique cartésienne, il semble que discernement et bon sens soient allés de conserve.
 

Tout en accordant une valeur préférentielle au discernement que les sages et  les penseurs ont toujours envisagé comme la capacité supérieure de l'esprit, la faculté de synthèse et d'analyse en mesure de formuler le concept et de distinguer ce qu'il y a d'intelligible dans le sensible, ils n'ont pu éliminer les ressources du bon sens et faire l'impasse sur le paradoxe qui pose les assises de la contradiction, ainsi le paradoxe de Socrate : " subir l'injustice vaut mieux que de la commettre". Les premiers obstacles à franchir seront donc la crédulité naïve et le goût du confort intellectuel qui font préférer l'esprit de certitude à l'esprit de vérité. De là dérivent la mauvaise foi, le fanatisme et les violences. Le doute méthodique est donc une saine et souhaitable pratique si, faisant la part des choses, nous ne cédons pas à un scepticisme réactionnel. Il est bon de se rappeler que la vérité se montre davantage qu'elle ne se démontre et que l'homme la distingue fréquemment sans être capable de la prouver.
 

Quant au bon sens, il  apparaît comme un outil que le peuple, d'instinct, s'est plu à utiliser et dont il a fait bon usage en regard de ses expériences propres. Plus ressenti que pensé, il rejoint l'esprit logique et prémunit des dangers où les idéologues et utopistes risqueraient de l'entraîner. Il est donc un contre-poids nécessaire aux divagations abusives et perverses, car l'homme de bon sens perçoit naturellement ce qui est bon de ce qui est mal, ce qui est juste de ce qui ne l'est pas, guidé par cet instinct qui l'avertit des égarements toujours possibles de l'intelligence. C'est  ce qu'il conviendrait de nommer "le jugement droit".


Le paradoxe semble s'immiscer comme un dé-régulateur, un empêcheur de tourner en rond, un trouble-fête qui exploite à plaisir nos ambiguïtés, nos divergences, nos excès ; nécessaire, il mise sur l'objection pour nous obliger à remettre en cause le procédé de nos réflexions et combinaisons les plus élaborées.  Ainsi le paradoxe pose-t-il un doigt insidieux sur nos contradictions, se ressouvenant qu'il existe entre le concept et le jugement la même différence qu'entre l'intuition intellectuelle et  l'affirmation réfléchie. Par ailleurs, il a également son utilité lorsqu'il soumet à notre discernement des opinions qui vont à l'encontre de celles communément admises. Proust, en fin psychologue, ne craignait pas d'affirmer que  les paradoxes d'aujourd'hui seraient les préjugés de demain. 
 

 
En faisant obstacle au parti-pris, le paradoxe repose l'interrogation, en maniant et en jouant adroitement de la réfutation et de la protestation. Mais dans certaines circonstances, il nous accule, sans complaisance, jusque dans nos retranchements et peut alors nous conduire, si nous sommes faibles et influençables, à nous déjuger et, s'il est gouverné avec habileté et éloquence, à nous inciter à des compromis et à un désaveu regrettable. Tout dépend de nos certitudes. Arrivés à ce point de non retour, nous ne sommes plus seulement en phase avec le bon sens et le raisonnement, mais avec notre intime conviction, voire avec notre foi. Le domaine de l'évidence intellectuelle est étroit. Et la nature humaine si complexe qu'elle ne mène pas obligatoirement à des solutions simples et des réponses évidentes. Si aujourd'hui, le paradoxe sévit en permanence, il serait temps de lui adjoindre bon sens, discernement et conviction, que nous avons trop souvent laissés sur le bord du chemin. Ainsi retrouverons-nous la sérénité de jugement, ne serait-ce que pour combattre le nivellement de la pensée qui nous guette,  la désinformation qui nous assourdit, l'abêtissement qui nous menace. Les exemples sont légion, les convictions ont en urgence le droit de cité.

 

Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE


 

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commentaires

P
Armelle, le bon sens s'est perdu. Il reste juste un sujet de dissertation.<br /> Il est encore chez des êtres particuliers, bien sûr, mais il n'est plus dans le monde.<br /> Et là encore c'est la faute du permissif état. Un état qui porte la laïcité comme un drapeau de victoire, tout en l'ayant défigurée, à force de s'y soumettre.<br /> Je ne vais donner qu'un exemple, mais il est puissant.<br /> On n'a pas le droit de tuer. <br /> Oui, mais..... On peut tuer une multitude de bébés prêts à connaitre ce monde dont on leur interdit la porte d'entrée.Le massacre des innocents, c'est permis, mieux: c'est inscrit dans une constitution!<br /> On est assez stupide pour oublier que les personnes sur cette terre ont toutes été un jour des fœtus.<br /> L'immoralité et l 'imbécillité s'unissent pour tuer un esprit, un corps, bref une personne.<br /> Pendant ce temps, il n'est pas permis de tuer, comme on tuerait un chien enragé, des salauds ou des fous qui tuent les autres, on leur laisse une chance, on se montre bon, tolérant, on leur permet de tuer encore et encore.<br /> Et l'on en fait des tonnes sur un sujet si personnel qui ne regarde que soi, la famille, le médecin, et ou personne ne devrait jamais légiférer. L'euthanasie, le suicide assisté.<br /> les mots sont mal choisis. l'euthanasie, .par exemple, quand un vieillard ou un grand malade souffre trop, ce n'est pas le tuer, mais l'aider à partir, à franchir le cap, comme on aide un nourrisson à naître quand il le faut. On ne le laisse pas s'étrangler avec le cordon ombilical, par exemple encore.<br /> Or si l'on laissait faire Dieu ou la vie, il serait mort.<br /> D 'autre part, j'ai vu en psychiatrie, mais certains sont dehors , des êtres possédés par des douleurs psychiatriques intolérables, et qui hurlent en se frappant la tête contre les murs , sans espoir de guérison. Est ce humain de les laisser vivre? J'ose poser la question, car ils sont en enfer, et leurs parents aussi.<br /> Mais les futurs bébés, oui, on peut les jeter comme des kleenex,... aucune importance, c'est permis.<br /> Alors,, voyez vous Armelle,, le bon sens, où est il la -dedans?
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H
Solaire.<br /> Merci.
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A
Merci, je me réjouis de votre partage d'un article consacré ... au paradoxe.
P
Mais, Armelle, la Vérité dont je parle ne sera pas seulement dite, Elle sera devant Nous. Et Elle resplendira.<br /> Je parle de Dieu. Et non des vérités de la terre , car ici -bas la vérité n'est pas atteinte, et ne le sera jamais.<br /> Chaque esprit ici-bas en découvre une parcelle, et c'est déjà beaucoup, car elle fait partie de l'aventure humaine. De plus elle n'est perçue que par un psychisme qui souvent la trahit ou la voile.<br /> Quand vous dites que la vérité n'est pas toujours bonne à dire, vous changez de strate et de sujet.<br /> Car j'ai parlé de ce problème ailleurs. Il est évident que sur terre la vérité n'est pas toujours bonne à dire,; elle peut être l'arme favorite des méchants ou des inconscients , ne tenant nul compte de la fragilité des hommes et de leur cœur.<br /> Je me méfie beaucoup de ceux qui prêchent la vérité à tout prix.<br /> Dire à une personne laide qu'elle est laide,ce n'est pas aimer la vérité, c'est aimer le mal.<br /> Un médecin qui annonce à une personne qu'elle va mourir dans peu de jours alors qu'elle n'en savait rien, et ce sans tendresse, ce n'est pas un véridique, c'est un salopard.<br /> Je pourrai continuer les exemples mais je cesse là.<br /> je vous souhaite, Armelle, une bonne soirée.<br /> Isabelle
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A
Oui,bien entendu chère Isabelle Prêtre, la vérité intérieure est souvent bien différente de celle que l'on partage avec des amis ou voisins. Celle-la est celle de nos engagements personnels,de nos croyances profondes, de nos espérances.
P
Je continue pendant quelques minutes, juste Armelle, pour vous dire " Bonsoir"<br /> Le monde est paradoxal, la bonté existe, le mal aussi; les êtres bons nous portent et les méchants nous saccagent.<br /> Pire encore: il y a parfois des êtres paradoxaux, à la fois bons et méchants, comme ii y a aussi des intelligents ignares, et des penseurs sans culture aucune et pourtant très subtils.<br /> La terre est paradoxale; elle nous offre la beauté, mais la nature peut aussi nous tuer.<br /> La vie est paradoxale. Elle nous donne le bonheur, la joie d'exister, et le plus grand malheur.<br /> C'est parce que dans Son silence Dieu parait paradoxal qu'il nous est si difficile de convaincre les athées de Son amour.<br /> Comment peut IL à la fois nous aimer autant et nous laisser souffrir le martyre, physique ou du cœur?<br /> La vie est une comédie qui est parfois très gaie, mais elle est aussi une tragédie...<br /> Oui je crois que le paradoxe le plus mystérieux, et le plus grand, c'est la Vie.<br /> Naître pour mourir... voilà à priori une étonnant paradoxe.<br /> On peut dire" la sombre lumière" , on peut dire" une pluie de flamme", on peut s'amuser à faire soi même des phrases paradoxales; on peut jouer aux philosophes, s'amuser avec thèse et antithèses, deux balles paradoxales, on peut tout faire, tout penser, on peut jongler dans le mensonge, la vérité, l'invention, l'imagination, mais on n'empêchera jamais que la vie soit le plus grand paradoxe qui existe.<br /> L'antidote au paradoxe, c'est la vérité , mais la vérité est ce mystère que nous connaîtrons quand nous serons là -haut.
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A
Je suis d'accord pour la vérité mais est-elle toujours bonne à dire.
P
le paradoxe, c'est aussi autre chose. c''est exposer tour à tour deux vérités , la thèse et l’antithèse, bref avoir un double regard, une double réponse, comme si en effet on se dédoublait pour être à la fois celui qui affirme et celui qui nie.<br /> <br /> A priori le paradoxe nous semble illogique, comme un manque de discernement, et pourtant il montre la complexité, et de la réalité, et de la vérité, et de la pensée.<br /> quand on dit, par exemple " il est interdit d'interdire" c'est un paradoxe.<br /> <br /> il est aussi parfois le fruit de l'humour et l'humour est une arme plaisante de compréhension<br /> .<br /> Mais il peut être le fruit d'un esprit indécis; compliqué, et intellectuel. C'est la loi du "en même temps" dont Quelqu'un d'intelligent et que vous connaissez bien nous a imposée.<br /> <br /> Autrement dit, le paradoxe peut nous ouvrir une porte sur la compréhension et élargir notre vision, mais il peut tout aussi bien la fermer, et nous rendre aveugles.... et mentalement dérangés.<br /> Remarquez, la vie entière est paradoxe. Joie et tristesse en même temps.<br /> et je continuerai sur le sujet une autre fois .... Bonne soirée, Chère Armelle! Isabelle
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A
Il est tristement vrai que nous vivons continument dans le paradoxe depuis un certain nombre d'années et que l'inquiétude ne cesse de s'ajouter à l'indécision.
I
Si l'on veut se rafraîchir l'esprit, l'intelligence, la raison, faisons un tour ou une retraite chez les moines, car la valeur de discernement, ils la cultivent, et la connaissent pour la vivre.<br /> Les bénédictions en ont particulièrement le don du discernement, car Saint Benoit glorifiait cette valeur qui est aussi un talent, et de cœur, et de psychologie.<br /> Bien sur vous me direz qu'ils possèdent l'intelligence véritable, c'est à dire celle éclairée par l' amour de Dieu, et vous serez dans la vérité.<br /> Il en est de même de la plupart de tous les ordres religieux; mais je parle de celui qui m'aura été le plus proche.<br /> C'est étrange, aussi, Armelle, ce discernement que donne parfois le cœur à certains, paysans ou autres, qui n'ont jamais que contemplé la terre et les étoiles, et qui rejoignent au sommet les plus grands intellectuels ,les plus grands philosophes,et les plus grands psychiatres, tant ils ont en eux cette valeur sacrée, cette compétence formidable et mystérieuse/<br /> Isabelle
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I
Le bon sens était pour Descartes la chose au monde la mieux partagée.<br /> Je sais qu'il voulait flatter ses lecteurs pour les introduire dans sa méthode recherchant l'indubitable vérité par la raison; mais peut être , après tout, le pensait -il aussi. <br /> Aujourd’hui il ne pourrait plus écrire cette phrase.<br /> Car le bon sens est lié à la réflexion, à la vérité, à la réalité.<br /> Toutes ces choses que non seulement on fuit, mais qui engendrent la haine.<br /> Pourquoi? Parce qu'elles sont les rivales d'une liberté devenue dingue, d'une liberté liberticide.<br /> La folie est le contraire du bon sens et du discernement, et nous sommes dans un monde devenu fou.<br /> Vous parlez, Armelle, de paradoxe. Je ne vois plus de paradoxes. La volonté individuelle et le désir ont pris les commandes pour faire sombrer le monde. On vit dans l'imagination et l'horreur d'un fantasme pris pour la réalité.<br /> Voyez ces fous dire que les sexes n'existent et que l'on peut changer de sexe comme on change d'habit, mais il y a mieux encore depuis peu. On peut rester dans son sexe et dire que l'on appartient à un autre. <br /> Voyez ces fous qui enseignent dans les universités que la biologie n'existe pas., et qui,faisant un lavage de cerveau, rendent la jeunesse démunie et folle.<br /> Je ne donne ici qu'un seul exemple mais les exemples sont nombreux.<br /> Le bon sens existe t'il alors du côté de la médecine? de la politique? du Droit? Absolument pas, on les laisse divaguer en toute impunité. Pour le malheur des hommes et de la jeunesse On les laisse même s'exprimer tranquillement sans les interrompre et sans rire.<br /> Ils ont beau être une minorité, ils font beaucoup de bruit.<br /> Quand le mal prend le visage du bien, quand la haine et le besoin de détruire prennent celui de la morale, le monde n'est pas loin de finir.<br /> Mais je le redis, seul désormais une autorité peut remettre le monde à l'endroit.<br /> Isabelle Prêtre
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A
Cet article date déjà de plusieurs années, Isabelle Prêtre, et on voit combien, en peu de temps, le monde change et se défait. C'est saisissant.
M
<br /> Je vois que vous avez coupé la poire en deux et distribué vos articles dorénavant sur deux blogs distincts. Je relis cet article avec plaisir. Je crois que je vous avais déjà dit que pour moi le<br /> paradoxe était l'apanage de l'exception française. Et cela ne fait que s'aggraver. Je vous suivrai plus fidèlement sur ce nouveau site, n'étant que peu amateur de cinéma. Bonne route à votre<br /> Interligne.<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> Bon sens, discernement et paradoxe...Bien éloignés que nous sommes de l'indispensable sagesse du discernement et du bon sens, garant de la santé d'un peuple, nous dérivons aujourd'hui dans le<br /> courant d'un monde paradoxal, pétri de contradictions. Héritée des fausses idéologies et des utopies qui l'on engendrée, notre société semble avoir choisi de s'accommoder de ces effets, sans pour<br /> autant se poser de questions. Cette fatalité explique combien nous nous éloignons, hélas ! de l'indispensable discernement que nos anciens pratiquaient en prenant le recul nécessaire par la<br /> réflexion, le silence, voire la méditation : de nos jours n'avons-nous pas trop privilégié le corps social aux dépens de la personne ? Un regard qui se détourne de l'essentiel pour n'embrasser que<br /> la superficialité des choses.<br /> Oui, le discernement et le bons sens sont complémentaires, indissociables et indispensables pour analyser avec justesse les contradictions, les équivoques, les antinomies et les sophismes que<br /> diffuse abondamment le paradoxe. Entretenir le paradoxe en contrepartie, c'est introduire la confusion qui permet tous les mensonges, pour le moins toutes les erreurs. Notre vision actuelle,<br /> branchée essentiellement sur le planétaire tout en se regardant le nombril, ressemble à un miroir déformant. Elle nous enferme, en réalité, sous des apparences d'ouverture, voilà un bel exemple du<br /> paradoxe...<br /> Nous vivons dans une société qui se veut mondialisée, offre tous les aspects et moyens technologiques et idéologiques de la communication, mais nous enserre de plus en plus dans l'étau inconscient<br /> du monde virtuel, où l'artifice est roi dans un monde devenu bavard et agité à l'extrême. Les ondes sont récupérées au service du superflu et de l'illusoire. Gagnés par le zapping ( mot affreux<br /> s'il en est mais qui n'a pas d'équivalent ), les individus libèrent leurs pulsions en s'étourdissant souvent dans la banalité irréfléchie de shémas imposés. Les écrans séparent, interloquent,<br /> interrogent. Causeries insipides, sentimentalisme exacerbé, superficialité lénifiante, où même l'humour est absent, nous évoluons dans un univers de bavardages, où les images déformantes se<br /> propagent dans un miroir qui n'est plus à deux faces.<br /> La désinformation est pratiquée à merveille par un pouvoir médiatique manipulateur qui emploie cyniquement les nouvelles technologies afin d'influencer une société infantilisée, consommériste et<br /> boulimique, avide de statistiques douteuses et de sondages imprécis, ce, au détriment du nécessaire discernement et de l'indispensable bon sens.<br /> Ces deux notions essentielles ont été refoulées, reléguées aux archives du passé ; ainsi en sommes-nous arrivés à bafouer la sagesse de nos anciens pour satisfaire un matérialisme égocentrique.<br /> L'actualité de la politique spectacle que nous offrent les prétendants à la fonction suprême de l'Etat en est un exemple flagrant. Selon eux, approfondir et juger courageusement doivent être<br /> proscrits de la règle. Convaincre sans démontrer, encore moins prouver, l'essentiel étant de manoeuvrer en louvoyant et en faisant preuve d'une démagogie flamboyante. Noyer le peuple dans<br /> l'équivoque, le flou et la contradiction, ne sommes-nous pas ici, une fois encore, en plein paradoxe ?<br /> Le politique exploite l'art de jouer avec la vraisemblance ; le paradoxe est son arme favorite. Qu'importe la faiblesse et la médiocrité des jugements, l'essentiel étant de convaincre par des<br /> subterfuges, toutes tendances confondues. Je ne porte pas de jugement de valeur mais pose un constat : qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse, du pouvoir s'entend...<br /> Tant pis si le mensonge d'hier est une vérité du présent. Ne nous disent-ils pas le lendemain le contraire de ce qu'ils nous affirmaient la veille, ne nous promettent-ils pas de faire demain ce<br /> qu'ils n'ont su, pu, ou voulu réaliser hier ? Les flatteries ne sont-elles pas plus payantes que les convictions ? Ce sont les girouettes qui font tourner le vent et non l'inverse. Là, les limites<br /> sont atteintes, car il est bien difficile de vouloir plaire à tout le monde sans se déjuger. L'essentiel se résume à donner une image de marque, à se présenter masqué, sorte de publicité lisse et<br /> parfaite où l'on a gommé, par des artifices savants, la réalité des défauts de fabrique. Mais les lézardes dissimulées ré-apparaîtront tôt ou tard, que la mémoire fragile oubliera. Voilà leur<br /> chevaleresque espérance. Il fallait supprimer les privilèges alors on a inventé les avantages acquis, bel euphémisme ! Il fallait supprimer la dîme et la gamelle, alors on a créé plus de cent<br /> impôts nouveaux qui font crouler le citoyen sous la servitude d'une forme d'esclavage moderne soft, ce que l'on supposait avoir éradiqué. Il fallait l'égalité pour tous, les classes ayant remplacé<br /> les castes, et que voit-on ? ... les riches de moins en moins nombreux mais de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus nombreux et de moins en moins capables de sur-vivre. Voilà en<br /> quelques exemples une conclusion non exhaustive.<br /> <br /> <br />
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Un blog qui privilégie l'évasion par les mots, d'abord, par l'imaginaire...toujours.

LES MOTS, nous les aimons pour eux-mêmes, leur sonorité, leur beauté, leur velouté, leur fraîcheur, leur hardiesse, leur insolence, leur curiosité, leur dureté, leur volupté, leur rigueur.
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