Plus rien ne sera jamais semblable
Quelque chose d’indéfinissable a tremblé
Et nous avons vu une lumière
Lentement naître des ténèbres.
Nos cœurs s’émerveillaient de son approche
Et que de ce tremblement, de cette onde,
Soudain naisse l’élan qui nous relèverait.
La nuit n’avait cheminé qu’un moment avec nous
Et nous en gardions une cécité passagère.
Après nous voyions comme nous n’avions jamais vu,
Les fluorescences de la lune redessiner l’ombre
Sur les fresques du ciel.
Tu caresses mes cheveux,
Je pose délicatement ma main sur la tienne,
nul geste ne peut être plus tendre, plus achevé.
Tu me dis «écoute », car le monde nous reste proche,
Je te murmure « regarde »,
Car l’éternité nous adresse un salut royal.
Un dernier mouvement de foule trace un bref horizon.
Je perçois le choc sourd du jour
Qui heurte la pierre aimantée du temps.
Demain, tu inventeras un langage, tu me baiseras au front
Afin que je porte loin et haut notre amour.
Tes mots dureront. Ils formeront une enceinte,
Ils se doivent de nous garder.
Peut-être dispenseront-ils leurs bienfaits
Jusque dans les profondeurs des eaux ?
La résurrection des mondes en dépend.
Souviens-toi, il faut être habité d’une présence infinie …
Pour se taire ensemble.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE ( publié dans les Cahiers Froissart N° 47 –Quatrième trimestre 1988 )
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