Hier, me penchant à la fenêtre,
je voyais comme à travers un voile, notre jardin.
Comment accède-t-on à l’impénétrable ?
La folie a-t-elle pris le pas sur la raison,
l’invisible a-t-il cessé de nous rêver ?
J’écris pour ne pas me perdre.
Je note au fur et à mesure mes impressions.
Souvent la poésie me quitte, je m’égare,
parce qu’en route j’ai lâché
le fil ténu de l’enfance.
L’enfance ! Nous nous y réfugierons,
Lorsque le monde aura achevé de vieillir.
Confiants nous franchirons des frontières
que nous croyions abolies.
La nature s’offrira à nous.
Ce sera l’aube, l’origine,
l’ère du rayonnement, peut-être ?
Au bord des eaux dormantes,
voici le jardin clos,
où tout n’est que murmure,
où tout se fait écho,
où notre attente se gorge de choses désirées,
où le vallon se creuse sous ses hautes futaies,
où la liquidité ouvre des voies multiples
à nos esprits inquiets.
C’est le retour aux sources,
le ruisseau mélodieux,
l’onde compatissante et le flot tumultueux,
le monde revenu à sa nativité,
dans la solennité et l’éblouissement,
la vie rappelée à son unicité.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE Extraits de « Profil de la NUIT »
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