
Sur terre, nous vivons dans la même communauté, soumis aux lois identiques de la pesanteur, à des conditions physiques semblables, quelles que soient nos dispositions personnelles. Après la mort, on peut envisager que chacun rejoindra le niveau correspondant à ce qu'il est. Les physiciens nous assurent, depuis les récentes découvertes de la mécanique quantique, que nous sommes tissés d'ondes. L'univers en serait tout palpitant. En effet, l'une des découvertes de cette physique est que le néant n'existe pas et que l'espace contient toujours quelque chose. ( On appelle ce vide, l'anti-matière ou la matière invisible et il constitue plus de 90% de l'univers ) Ainsi ce vide est-il empli d'énergie, de champs (comme le champ électro-magnétique) et même de particules à l'état virtuel et, s'il est partout, puisque même l'atome en contient 99,99%, aussi étrange que cela puisse paraître, ce vide est relatif. Lors d'une fluctuation, par exemple une fluctuation autour de l'état minimal qui consiste en l'apparition de paires particule-antiparticule, il prête l'énergie nécessaire à la création de ces particules pendant un bref instant, puis celles-ci retournent au néant, restituant l'énergie empruntée. C'est la raison pour laquelle, dans l'univers, la création est permanente et que rien jamais ne se perd. Tout se transforme ou se combine différemment.
Les interrogations métaphysiques se justifient d'autant plus que le virtuel semble faire jeu égal avec le réel. Si le vide quantique a donné naissance à l'univers - qui serait né d'une minuscule fluctuation du vide primordial - qui a bien pu engendrer le vide quantique ? La réponse n'appartient pas à la Science, parce qu'elle ne dispose pas des moyens théoriques, mathématiques et encore moins expérimentaux, pour savoir ce qui s'est passé avant le 10.43 secondes selon ce qu'il convient d'appeler " le temps de Planck" et qui précède le fameux Big-Bang. Au-delà de cette barrière de Planck, l'univers est à la fois si petit, si dense et si plein d'énergie que les domaines quantique et gravitationnel se rejoignent exceptionnellement, bien qu'ils restent absolument indescriptibles. Les théories, qui peuvent en découler, ne relèvent plus que de la spéculation. Nous sommes toujours face au mystère des origines et réduit au pari de Pascal. Le vide, dans lequel nous baignons, peut être perçu comme une mer de particules virtuelles, porteuse de toutes les potentialités et aimantée par les quatre forces fondamentales : la force électro-magnétique, les forces nucléaires forte et faible et la force gravitationnelle.
C'est donc un vide plein ou, plus exactement, un faux vide qui a enfanté la matière. Thème que l'on retrouve dans de nombreuses mythologies comme le TAO-TÊ-CHING, texte essentiel de la religion taoïste : " Le plein provient du vide, et le vide continue à agir dans le plein " - ce qui m'autorise à souligner au passage que l'intuition de l'homme a souvent devancé sa raison et que les prophètes ont plus d'une fois précédé les scientifiques sur le chemin des découvertes.
LA PUISSANCE de la PENSEE
Si les ondes se mêlent sans qu'il y ait interférence, des mondes différents peuvent très bien s'interpénétrer sans se rencontrer, moins encore fusionner ; ainsi des ondes émises par des vivants et par des morts pourraient coïncider entre elles, ce qui expliquerait certains phénomènes paranormaux que l'on ne peut plus nier, ni ignorer. Chacun peut, effectivement, constater par lui-même l'évidence du pouvoir créateur de la pensée. Ce qui nous empêche de le mesurer pendant cette vie présente où les forces gravitationnelles de notre corps nous inclinent vers la terre, c'est que ce pouvoir s'exerce collectivement. C'est notre conscience qui produit l'état de ce monde, selon le niveau spirituel qu'elle a atteint. Après la mort, il n'est pas interdit d'envisager que les ondes électro-magnétiques, grâce auxquelles notre esprit s'active, se libèrent, s'évacuent de la matière pour se fondre dans d'autres énergies, à des degrés divers. Nous retrouverions alors l'origine créatrice de la Pensée, en remontant par étapes jusqu'à son origine, c'est-à-dire jusqu'au noyau pré-existentiel.
Dès ce monde-ci, il est donc loisible à notre intelligence, à notre imagination, de façonner, d'élaborer notre propre éternité, en lui offrant un tremplin qui, après la traversée de la mort, lui permettrait de rebondir. Pourquoi accepterions-nous de croire que les ondes produites par notre cerveau seraient davantage menacées de disparition que les autres, d'autant que les particules ne meurent jamais. Elles disparaissent pour réapparaître ensuite. La pensée disposerait donc du moyen de construire, de produire, à partir d'un champ de force dans lequel elle puiserait et que les psychanalystes ont déjà baptisé "l'inconscient collectif". La pensée, cette chose invisible, indéfinissable, aurait suffisamment de force pour animer la matière et lui donner sens. Et il est vrai que notre intelligence est en mesure de penser l'univers alors que l'univers ne nous pense pas...
Que la pensée soit action, c'est ce que la science moderne se plaît à découvrir. Déjà, dans ce monde, des courants d'ondes, des flux poursuivent sans doute leur course indéfiniment, comme les ondes radio émises dans l'espace. Nombreux sont les physiciens qui croient que certaines formes de conscience et de liberté pré-existent au niveau le plus infime de la matière. Il résulte de ceci que nos pensées vivent et propagent la vie et que des émanations du mental humain peuvent former des condensations telles qu'elles seraient à l'origine des forces nuisibles ou bienfaisantes qui nous atteignent. Le mal, ou celui que l'on appelle plus familièrement Satan, ne serait autre qu'une entité spirituelle, fruit des énergies négatives que le mental collectif engendre. Cette concentration de bien ou de mal gonflerait comme un nuage dont nous aurions à subir les retombées.
A la quasi-conscience de la particule correspondrait toutes les autres consciences englobantes, telles que celles des organes, des groupes et même des villes qui s'organiseraient en concepts, capables d'avoir des répercussions sur notre comportement moral. C'est ainsi que se dégagerait un style ou une façon d'être propre à une ville, une région, un pays, observation si logique qu'on peut la vérifier constamment.
Désormais, bon nombre de scientifiques conçoivent que les phénomènes physiques et psychiques s'activent à partir d'un champ de force indifférenciée qui se propage ensuite en une inter-action continue de formes et de conscience. Notre conscience personnelle pourrait ainsi façonner son espace-temps selon ses angoisses, ses désirs, ses aspirations. C'est pourquoi, celui qui évolue dans une énergie d'amour, source de toutes les énergies positives, crée autour de lui un climat propice à l'harmonie, contrairement à celui qui fomente des tensions et des passions négatives et devient la proie de ses propres cauchemars, de son néant intérieur.
LA REINCARNATION
La réincarnation semble avoir lentement pénétré en Occident et sous des formes populaires et marginales. Et il est vrai qu'aucun texte de l'église ne la condamne formellement. Mais comme beaucoup de constructions intellectuelles, elle parait ne pas toujours résister à une analyse en profondeur. Car cette logique implacable, qui veut que les malheureux d'aujourd'hui aient été les grands pêcheurs d'hier, puisque leur position présente n'a d'autre but que de leur faire expier le mal commis dans leurs existences antérieures, débouche vite sur une forme d'incohérence et d'injustice plus grande encore. Dans un tel système, la pitié et la compassion n'ont plus lieu d'être et les dégâts risquent d'être terribles. Quand on observe ce qui se passe dans un pays comme les Indes, on comprend que cette philosophie - où demeurent encore des Intouchables - puisse déboucher sur de graves problèmes. Puisqu'un karma a vocation d'en corriger un autre, dans quelle mesure avons-nous le droit d'intervenir pour aider notre prochain à échapper au poids de son destin ? C'est le versant opposé de la communion des saints, clé de voûte du Christianisme qui allie, dans un souci d'unité, la faute et son rachat.
Le phénomène des souvenirs involontaires, qui a contribué à étayer la thèse de la réincarnation, peut s'expliquer de tout autre façon, par des rémanences d'ondes que nous capterions et qui viendraient se télescoper avec nos pensées personnelles, grâce à la télépathie. Si la théorie de la réincarnation en ce monde-ci me semble personnellement peu convaincante, des réincarnations dans le monde de l'outre-mort semblent plus séduisantes, car il s'agirait alors, non pas de peines à purger mais de seuils à franchir, d'étapes à dépasser, de tensions à vaincre pour parvenir à l'harmonie parfaite. Une sorte de retour progressif à l'énergie primordiale, là où il n'y a plus ni bien, ni mal, mais une union sans confusion.
Au moment de la mort, ou aussitôt après, peut-être aurons-nous la faculté de refuser cet itinéraire et de désirer le néant, l'abolition de toutes les énergies créatrices, afin de retourner dans un absolu sans Dieu ou sans Principe inaugural. Ce serait notre ultime acte de liberté, la dernière preuve accordée à l'homme, afin qu'il sache que personne ne s'est permis d'intervenir contre sa volonté ou sans sa volonté. Saint Grégoire de Nysse, au IVe siècle, écrivait déjà : " Et nous irons de commencement en commencement par des commencements qui n'auront pas de fin."
Tout est grâce disait Bernanos, tout est énergie assurent les scientifiques. A chacun son interprétation de la grave question de l'éternité.
Armelle BARGUILLET HAUTELOIRE
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